Maladie d’Alzheimer : définition, causes, symptômes, diagnostic et stades de l’évolution

Tout savoir sur la maladie d'Alzheimer

La maladie d'Alzheimer touche environ 900 000 personnes en France et représente la maladie neurodégénérative la plus fréquente. Cette pathologie provoque une dégénérescence progressive des neurones, entraînant des troubles de la mémoire, du langage et du comportement. Comprendre ses causes, reconnaître ses premiers symptômes et connaître les traitements disponibles permet une meilleure prise en charge. Découvrez tout ce qu'il faut savoir sur cette maladie qui affecte principalement les personnes âgées.

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Qu'est-ce que la maladie d'Alzheimer ?

Définition de cette maladie neurodégénérative

Une maladie neurodégénérative correspond à une atteinte progressive du système nerveux central, qui se caractérise par la destruction graduelle des cellules nerveuses. Dans le cas d'Alzheimer, cette détérioration débute au niveau de l'hippocampe, région du cerveau à laquelle on doit la formation des souvenirs.

La spécificité de cette pathologie se trouve dans l'accumulation anormale de deux protéines dans le cerveau humain. Les plaques amyloïdes se forment entre les neurones, pendant que la protéine tau s'agrège à l'intérieur des cellules, créant une dégénérescence neurofibrillaire.

Ces lésions perturbent progressivement la communication entre les neurones et finissent par les détruire. Le processus s'étend ensuite vers d'autres régions du cerveau, affectant des fonctions cognitives comme l'orientation dans le temps, l'expression orale ou la capacité de raisonnement. Contrairement au vieillissement normal, Alzheimer est une démence qui représente une véritable maladie où les connexions neuronales se dégradent de façon irréversible. L'autonomie de la personne dans sa vie quotidienne est alors compromise.

Historique et rôle d'Aloïs Alzheimer

Cette pathologie trouve son origine dans les recherches menées par le psychiatre allemand Aloïs Alzheimer au début du XXe siècle. Né en 1864, ce médecin spécialisé en neuropathologie travaillait à l'asile de Francfort lorsqu'il rencontra Auguste Deter en novembre 1901. Cette femme de 51 ans présentait des troubles inhabituels pour son âge : perte de mémoire sévère, désorientation et comportements imprévisibles. Alzheimer la suivit attentivement jusqu'à son décès en 1906, puis analysa minutieusement son cerveau lors de l'autopsie.

Ses observations révélèrent pour la première fois les types de lésions caractéristiques : plaques amyloïdes et dégénérescences neurofibrillaires. Le 3 novembre 1906, il présenta ses découvertes lors d'une conférence médicale à Tübingen, décrivant cette "maladie particulière du cortex cérébral". Son mentor Emil Kraepelin proposa en 1910 de baptiser cette pathologie "maladie d'Alzheimer" en l'honneur de son collègue. De là ont été établies les bases de notre compréhension moderne de cette démence.

Différence entre Alzheimer et démence

Beaucoup confondent ces deux termes, pourtant ils ne désignent pas la même chose. La démence est un terme générique qui englobe plus d'une centaine de formes différentes de troubles cognitifs. Alzheimer représente simplement la forme la plus répandue de syndrome démentiel, touchant 60 à 70 % des cas. D'autres variantes existent : la démence vasculaire (liée aux problèmes circulatoires cérébraux), la maladie à corps de Lewy ou encore les dégénérescences fronto-temporales.

Chaque type de démence présente ses propres caractéristiques selon les zones cérébrales affectées. Par exemple, Alzheimer débute typiquement par des troubles de mémoire à court terme. Le diagnostic de la maladie nécessite donc une évaluation précise pour identifier le trouble neurocognitif spécifique.

Quelles sont les causes et facteurs de risque d'Alzheimer ?

L'âge, principal facteur de risque

Le vieillissement demeure le facteur de risque le plus déterminant pour développer la maladie d'Alzheimer. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la prévalence double tous les cinq ans après 65 ans, passant de 2 % chez les 65-70 ans à plus de 15 % après 80 ans.

Cette hausse spectaculaire s'explique par les changements naturels du cerveau avec l'âge. Les neurones deviennent plus vulnérables aux agrégations de protéines toxiques. Les mécanismes de réparation cellulaire, eux, s'affaiblissent progressivement. Chez les plus de 85 ans, le risque atteint même 20 %, touchant davantage les femmes que les hommes. Cette différence s'explique en partie par leur espérance de vie supérieure, mais des études mettent également en avant des facteurs hormonaux.

✅ Rassurez-vous : vieillir ne condamne pas à développer la maladie d'Alzheimer. Autrement dit, ce n'est pas automatique. De nombreuses personnes conservent leurs capacités cognitives intactes jusqu'à un âge très avancé. Celles-ci prouvent que le vieillissement seul ne suffit pas à déclencher Alzheimer.

Facteurs génétiques : la maladie d'Alzheimer est-elle héréditaire ?

Contrairement aux idées reçues, moins de 1 % des cas de maladie d'Alzheimer sont véritablement héréditaires. Ces formes familiales proviennent de mutations spécifiques sur trois gènes identifiés (PSEN1, PSEN2 et APP) et se manifestent précocement, souvent avant 50 ans.

La forme sporadique d'Alzheimer représente 99 % des situations et n'est pas directement transmissible. Toutefois, certains gènes de prédisposition génétique comme APOE4 peuvent multiplier par 3 à 15 le risque de développement de la maladie sans pour autant la garantir.

Avoir un parent atteint augmente votre risque de 10 à 30 %, mais cette hausse reste modérée comparée aux facteurs environnementaux. Les chercheurs ont d'ailleurs identifié plus de 75 régions du génome associées à la pathologie, ce qui vient confirmer son caractère multifactoriel.

Mode de vie et facteurs environnementaux

Bonne nouvelle : contrairement à l'âge ou aux gènes, de nombreux facteurs environnementaux peuvent être modifiés pour réduire votre risque d'être touché par la maladie d'Alzheimer. Les recherches montrent que jusqu'à 45 % des cas pourraient être évités en agissant sur les habitudes du quotidien.

Les facteurs de risque cardiovasculaire augmentent les probabilités d'apparition de la maladie. L'hypertension non traitée, le diabète, l'hypercholestérolémie ou l'obésité fragilisent les vaisseaux sanguins cérébraux et favorisent les lésions neuronales. Votre mode de vie influence également ce risque :

  • L'activité physique régulière protège le cerveau en améliorant la circulation sanguine ;
  • Une alimentation équilibrée riche en aliments sains (fruits, légumes, poissons gras) nourrit vos neurones ;
  • L'isolement social des seniors et le manque de stimulation cognitive accélèrent le déclin ;
  • Le tabagisme et la consommation excessive d'alcool augmentent les risques.

La prévention de la maladie passe donc par des choix simples : bouger quotidiennement, cultiver ses relations sociales, adopter le régime méditerranéen et maintenir une activité physique adaptée à chaque âge. Ces habitudes vous protègent et peuvent ainsi retarder la survenue de la maladie de plusieurs années.

Comment reconnaître les symptômes précoces d'Alzheimer ?

Premiers signes d'alerte à surveiller

Reconnaître les premières manifestations, à savoir les premiers symptômes d'Alzheimer, demande une observation attentive car elles apparaissent de manière progressive plutôt que toutes d'un seul coup. Les oublis récents sont en général le premier signal qui doit vous mettre en garde : votre proche répète plusieurs fois la même question ou ne se souvient plus d'événements survenus quelques heures auparavant.

La désorientation dans le temps et l'espace est un autre indicateur précoce de la maladie d'Alzheimer. Elle fait partie des troubles du comportement liés à la maladie d'Alzheimer. Une personne peut se perdre dans des lieux familiers ou confondre les jours de la semaine. Ces épisodes ne sont pas de simples distractions du quotidien en raison de leur fréquence et de comment ils affectent le quotidien.

Les troubles du langage méritent une attention particulière. Chercher ses mots devient plus difficile, remplacer un terme par un autre inapproprié ou abandonner une phrase en cours peut laisser penser à un dysfonctionnement neuronal naissant. Consulter sans tarder un médecin généraliste permet d'évaluer ces changements et d'orienter vers un spécialiste si nécessaire pour établir un diagnostic précoce d'Alzheimer.

Troubles cognitifs et perte de mémoire

Les pertes de mémoire concernant les événements récents de sa vie sont le dysfonctionnement cognitif le plus précoce d'Alzheimer. Contrairement aux oublis liés au vieillissement naturel, ces troubles affectent durablement la vie quotidienne du patient. Une personne atteinte oublie par exemple les conversations récentes, égare ses clés dans des endroits inhabituels ou encore ne reconnaît plus le chemin vers des lieux qui, en temps normal, lui sont familiers.

Les capacités de raisonnement et de planification se dégradent peu à peu lorsqu'Alzheimer s'immisce dans notre vie. Gérer ses finances devient difficile, tout comme suivre une recette de cuisine. Ces troubles cognitifs sont la conséquence d'une altération des connexions neuronales dans les zones cérébrales responsables de la mémorisation et du traitement des informations.

Lorsque la maladie d'Alzheimer commence à s'installer, c'est assez sournois : les patients éprouvent de plus en plus de difficultés à reconnaître certains visages ou objets. Cette détérioration cognitive progressive nécessite une évaluation par un spécialiste pour, d'une part, distinguer la pathologie du vieillissement naturel et, d'autre part, permettre la mise en place d'un accompagnement adapté. Senior Compagnie propose à ce propos un accompagnement sur-mesure pour les personnes âgées atteintes de la maladie d'Alzheimer, avec des sollicitations cognitives encadrées.

Évolution des symptômes selon les stades

La progression de la maladie d'Alzheimer suit un parcours prévisible, bien que le rythme varie d'une personne malade à une autre. Les spécialistes avancent 7 stades de la maladie selon l'échelle de Reisberg, chacun marqué par une aggravation des manifestations cliniques. Aux premiers stades, les oublis restent discrets et n'entravent pas l'autonomie quotidienne. La personne peut compenser ses petites défaillances avec des aide-mémoire. Cette phase peut durer plusieurs années avant que les troubles ne deviennent plus visibles.

L'entrée dans les stades intermédiaires marque un tournant. La reconnaissance des visages familiers s'estompe, créant de la détresse chez le patient et ses proches qui se sentent impuissants. Les tâches complexes deviennent ardues, la perte d'autonomie commence à se manifester pour la gestion financière ou administrative. Le saviez-vous ? Senior Compagnie propose une aide administrative aux personnes souffrant d'Alzheimer.

Les stades avancés font état d'une dépendance totale. La communication se fait avec fragments, puis disparaît presque entièrement. Cette évolution de la maladie d'Alzheimer transforme profondément la vie familiale et nécessite un accompagnement médical qui s'adapte à chaque phase.

Diagnostic et évolution de la maladie d'Alzheimer

Comment se déroule le diagnostic médical ?

Face aux premiers signes inquiétants, le parcours du diagnostic débute par une consultation chez le médecin traitant. Ce dernier réalise un examen clinique complet et oriente vers un centre mémoire spécialisé si les symptômes le justifient.

La consultation mémoire est l'étape centrale du processus. Une équipe pluridisciplinaire fait passer au patient une batterie de tests neuropsychologiques, notamment le MMSE (Mini-Mental State Examination) et le test des 5 mots de Dubois. Ces examens mesurent avec précision les capacités de mémorisation, d'orientation et de langage.

Des examens complémentaires viennent confirmer le diagnostic. L'IRM cérébrale révèle l'atrophie des zones touchées, en particulier l'hippocampe. La ponction lombaire permet d'analyser les biomarqueurs de la pathologie dans le liquide céphalorachidien. L'annonce du diagnostic n'est pas un moment joyeux, mais permet au patient d'être fixé sur ce qu'il a. Elle permet enfin de mettre un nom sur les difficultés rencontrées et d'organiser un suivi médical adapté pour ralentir la progression de la maladie.

Quelle espérance de vie après le diagnostic ?

Une fois le diagnostic posé, la durée de vie d'une personne atteinte d'Alzheimer varie entre 8 et 12 ans en moyenne. Cette fourchette dépend principalement de l'âge du patient au moment de la découverte de la maladie. Une femme diagnostiquée à 60 ans peut espérer vivre environ 9 années supplémentaires, contre seulement 4,5 ans si le diagnostic tombe à 85 ans. Paradoxalement, une forme précoce apparaissant avant 65 ans progresse plus rapidement qu'une forme tardive survenant après 75 ans. Les capacités de récupération du corps diminuent avec l'âge.

D'autres éléments jouent sur l'espérance de vie d'un malade Alzheimer : l'état de santé global, la présence de maladies cardiovasculaires ou de diabète, ainsi que le stade auquel la pathologie a été détectée. Une prise en charge précoce permet souvent de ralentir l'évolution et d'améliorer la qualité de vie restante.

Peut-on mourir de la maladie d'Alzheimer ?

La pathologie elle-même ne provoque pas directement le décès. Les complications médicales associées aux stades avancés sont en réalité les causes de mortalité chez ces patients.

Les troubles de la déglutition sont la complication la plus fréquente. Lorsque la personne ne parvient plus à avaler ou déglutir correctement, les aliments passent dans les voies respiratoires et déclenchent des pneumonies. Ces infections pulmonaires sont première cause de décès chez les malades d'Alzheimer.

La dénutrition et la déshydratation sont inéluctables. Le patient refuse de s'alimenter ou oublie de le faire, ce qui affaiblit son organisme. Les chutes deviennent dangereuses, pouvant entraîner des fractures graves ou des traumatismes crâniens. Les autres pathologies passent souvent inaperçues. La personne ne se plaint plus de ses douleurs, retardant le diagnostic de cancers ou de maladies cardiovasculaires qui auraient pu être traitées plus tôt.

Quels traitements existent aujourd'hui pour soigner Alzheimer ?

Médicaments disponibles et leur efficacité

Actuellement, aucun traitement curatif n'existe contre la maladie d'Alzheimer. 4 médicaments symptomatiques restent néanmoins accessibles sur prescription spécialisée : le donépézil, la rivastigmine, la galantamine et la mémantine.

Ces traitements visent à stabiliser temporairement les fonctions cognitives en agissant sur les neurotransmetteurs cérébraux. Leur efficacité reste modeste et limitée dans le temps, généralement observée sur six mois maximum chez environ un tiers des patients traités.

Depuis août 2018, ces médicaments ne bénéficient plus de remboursement par l'Assurance Maladie en raison de leurs effets secondaires et de leur impact clinique jugé insuffisant. Une révolution thérapeutique se dessine toutefois avec l'arrivée du Leqembi en Europe en 2025, premier traitement agissant directement sur les causes de la maladie pour les formes précoces.

Thérapies non médicamenteuses

Face aux limites des approches pharmacologiques, les interventions non médicamenteuses offrent des perspectives encourageantes pour améliorer le quotidien des patients. Elles visent à maintenir les capacités cognitives existantes et à réduire les troubles comportementaux sans effets secondaires :

  • La stimulation cognitive est l'une des approches les plus prometteuses. Les ateliers mémoire, exercices de logique et activités ludiques permettent de solliciter les fonctions cérébrales préservées. L'activité physique régulière, même douce comme la marche ou la gymnastique, favorise la circulation sanguine cérébrale et ralentit le déclin lié à Alzheimer.
  • L'art-thérapie offre des résultats remarquables chez de nombreux patients. Peinture, musique ou jardinage thérapeutique réveillent des émotions positives et maintiennent le lien social. La musicothérapie notamment stimule des zones cérébrales souvent préservées plus longtemps.

Prise en charge globale du patient

Au-delà des traitements individuels, la coordination des soins, entre le médecin traitant et les spécialistes de la mémoire, est la clé d'un accompagnement réussi.

Les Équipes Spécialisées Alzheimer (ESA) interviennent directement au domicile pour maintenir l'autonomie. Ergothérapeutes, psychomotriciens et assistants de soins en gérontologie travaillent ensemble pour adapter l'environnement et stimuler les capacités préservées. Ces interventions bénéficient d'une prise en charge à 100 % par l'Assurance Maladie dans le cadre de l'ALD.

L'accompagnement psychologique des aidants familiaux qui s'occupent d'un proche Alzheimer est indispensable. Formations, groupes de parole et solutions de répit comme l'accueil de jour permettent aux proches de mieux comprendre la maladie d'Alzheimer vécue par leur proche et de préserver leur propre équilibre.

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Senior Compagnie accompagne les personnes atteintes par la maladie d'Alzheimer

Si l’enseigne propose une aide et une assistance au domicile de ses bénéficiaires, ses auxiliaires de vie proposent un service dédié aux victimes de maladie neuro-dégénérative comme la maladie d’Alzheimer, quelle qu'en soit la forme (précoce ou forme classique). Tout en s’adaptant aux besoins de la personne, l’objectif est de proposer des exercices et des activités ludiques visant à stimuler le cerveau et entretenir sa mémoire au quotidien. Vous pouvez retrouver tous nos services sur le site de Senior Compagnie.

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FAQ : Mieux comprendre Alzheimer

Les premiers signes de la maladie d’Alzheimer sont des trous de mémoire fréquents, des difficultés à trouver ses mots ou à suivre une conversation, des problèmes de désorientation dans le temps ou l’espace, une diminution du jugement ou de la capacité à prendre des décisions, des changements de personnalité ou d’humeur (irritabilité, apathie, anxiété). Un avis médical est essentiel pour poser un diagnostic précis.

La maladie d’Alzheimer touche principalement les personnes âgées de plus de 65 ans. Cependant, dans environ 5 % des cas, elle peut apparaître plus tôt : on parle alors de forme précoce, parfois dès 40 ou 50 ans. Le risque augmente avec l’âge, et d’autres facteurs comme la sédentarité, l’hypertension, le diabète ou le tabagisme.

L’espérance de vie après un diagnostic d’Alzheimer varie selon l’âge, l’état de santé général et la rapidité de la prise en charge. En moyenne, elle est de 8 à 12 ans après le diagnostic, mais certaines personnes peuvent vivre plus de 15 ans avec la maladie.

Il n’existe pas encore de traitement curatif, mais plusieurs actions peuvent ralentir la progression de la maladie : suivi médical régulier, stimulation cognitive, activité physique régulière, alimentation équilibrée, vie sociale active, contrôle des facteurs de risque cardiovasculaires.

Dernière mise à jour le 24/10/2025